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Beg-An-Hent-Bras, Roudouallec

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Un blog non officiel sur la commune de Roudouallec (Morbihan - 56   Bretagne)  le passé, le présent, l'imparfait...

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Beg-An-Hent-Bras, Roudouallec

épisode 15 : en GMC à Motreff, avec Alain Salaün . . .

 

comme celui de Alain Salaün ! ! !
comme celui de Alain Salaün ! ! ! 
1945. La guerre est finie. Après les sombres années de l'occupation, on commence enfin à respirer le parfum de la Liberté retrouvée. Les Prisonniers rentrent au pays après de longues années de captivité.

On enregistre, à Roudouallec comme ailleurs, un nombre record de mariages. Il faut bien rattraper le temps perdu, n'est-ce pas?

Soaze et Jos ont rouvert la salle de danse, et les bals de noces font le plein de jeunes, avides de distractions. Il y a parfois deux mariages le même jour, toujours un mardi. C'est curieux, ce choix du mardi; mais c'est la coutume. Ce n'est que quelques années plus tard que les mariages se feront en fin de semaine, le vendredi, puis le samedi.

Ces bals de noces sont l'apanage exclusif des musiciens locaux: l'accordéoniste Louis Le Naour, les saxophonistes Alain Salaün et Soaïk Scieller. Le banjoïste Soaïk Quéré, plus connu sous le sobriquet de Soaïk Meuzik, va se reconvertir à la batterie, le banjo s'étant brusquement démodé. A Roudouallec comme dans les autres communes, on suit la mode.

Les G.Is. de l'armée américaine ont amené dans leurs bagages des instruments nouveaux, comme ce saxo dit saxo-ténor, instrument à vent, en cuivre ou en laiton, à anche simple, muni d'un bec de clarinette et de clés; et surtout la trompette, qui font sensation auprès des jeunes dans un genre de musique très rythmée et dynamique: le swing. Cette musique dite "barbare" était interdite par Hitler dans les territoires occupés et en Allemagne. Mais, à Paris, dans les caves clandestines, les "zazous" la dansaient déjà dès 1943! Un morceau, toujours au hit-parade du Jazz, "in the mood" (dans l'ambiance) de Glenn Miller, fait
un véritable tabac.

A cette époque, pour se procurer une automobile, il fallait obtenir un "bon spécial" délivré par la Mairie d'origine, bon qu'on devait parfois attendre plus d'un an! Quant à l'obtention de la voiture elle-même....... Priorité était accordée aux docteurs, vétérinaires, maires, transporteurs, taxis. Les usines avaient été détruites par les bombardements, ou démantelées par les Allemands; il fallait attendre bien sûr leur reconstruction.

Comme en 1918, fort heureusement l'Armée Américaine vendait ses surplus de véhicules militaires. Alain Salaün (époux de Mme Yvette Even-Salaün, rue de Guiscriff,  père de Jean-Yves Salaün et de Béatrice) acheta un G.M.C., alors que ses camarades de la musique, qui étaient plus désargentés que lui, devaient se contenter de vieilles motocyclettes qu'ils rafistolaient à longueur de semaine dans la forge de Jos, où la firme PURFINA, l'ancien nom de Fina, venait d'installer une pompe à essence à bras.

Alain Salaün s'en allait donc avec son GMC tous les dimanches, parfois accompagné de Pierre, jouer en matinée à la Gare de Motreff, petite localité située entre Gourin et Carhaix, accompagné par un accordéoniste de Gourin, Yves Mahé. Cette salle de Motreff était pleine à craquer dès 15h. Ah, mes amis!... Si vous aviez vu le nombre impressionnant de bicyclettes à la queue-leu-leu dans les fossés, contre les talus, des deux côtés de la route, parfois sur près de 100 mètres!... Imaginez un peu le remue-ménage pour retrouver son vélo, dans la nuit noire, vers 20h, les soirs d'hiver!!!.... C'est qu'il n'y avait pas de lampadaires à la Gare de Motreff, en 1945!

Cliquez sur ce lien ! SURPRISE ! ! !

www.youtube.com/watch?v=bR3K5uB-wMA


.................................. à suivre ......................................................
 

 

épisode 16 : plusieurs salles de danse . . .

 

 
Dire que les bals de campagne faisaient fureur à cette époque, est un bien doux euphémisme! Et cela se comprend aisément: après un tel conflit, la jeunesse, privée de distractions, éprouve toujours le besoin de s'éclater, comme on dit.

A Roudouallec, deux nouvelles salles viennent s'ajouter à celle de Soaze et Jos: celle de Charles Le Bras, le transporteur près de l'église; et surtout celle de Jo Bordier, transporteur lui-aussi, cette dernière étant plus spacieuse, plus moderne, avec le plafond arrondi, en voûte, d'excellente acoustique. Vous imaginez bien, en effet, qu'à cette époque, les sonorisations d'orchestres n'avaient pas encore fait leur apparition en campagne. C'est pourquoi dans presque toutes les salles de danse existait une estrade haut perchée: la tribune pour les musiciens, avec une échelle de 2 à 3 mètres  de haut pour y accéder. Inutile de préciser que pour certains musiciens, la "descente" était plus périlleuse que la montée...

Les musiciens jouaient assis. Certains, fort rares heureusement, n'oubliaient pas de préparer un petit "remontant": une bonne bouteille de vin au pied de leur chaise. Soyons francs: certains sonneurs ne s'en privaient pas, mais le "travail" était néanmoins bien exécuté, et jusqu'au bout. Et ce n'est pas le célèbre Gus Viseur, paix à son âme,
qui nous contredira.

La salle de campagne la plus réputée à Roudouallec, était celle de Jop Lamer, à Pennanvern. Son jeune fils Gaston y faisait ses tout premiers débuts à l'accordéon, sans sonorisation bien sûr,
et batterie aux pieds!

A Langonnet aussi, il y avait bal régulièrement tous les dimanches, dans deux ou trois salles de campagne où l'on venait de fort loin, toujours à bicyclette. Chez Phine Conh'n, par exemple, à La Trinité, où le fils de la maison, Dédé Cadiou, vous torchait "indifférence" sur son "Crosio" blanc... Un nouveau, fraîchement débarqué de Paris où il prenait des cours, le jeune André Sévénéant, commence à faire parler de lui. Ne joue-t-il pas, à 17 ans, la célèbre mazurka de Tony Muréna "la Migliavacca"?!... Du grand art, tous les deux!

Mais tout de même, les salles qui vont drainer le plus la jeunesse les dimanches soirs, ce sont la Salle
Jacques à Gourin, et L'Excelsior Dancing de Scaër. A Scaër précisément, un orchestre très réputé, le "Tourbillon Bleu", est fort sollicité par les grandes salles des environs. Cet orchestre est composé par les frères Le Fur: Dédé, Toto et Lili; tous trois, brillants musiciens et joueurs de foot-ball entre deux notes de musique... Dédé est un virtuose de l'accordéon; et Lili, de la clarinette. On n'oubliera pas non plus André Le Floc'h et Edouard Bloas.

Le Dimanche 15 Août 1947 restera une date mémorable pour Pierre, le musicien de Roudouallec: c'est en effet la fête patronale locale. Chez Bordier, c'est le "Tourbillon Bleu", au grand complet, qui mène la danse; alors que chez Soaze et Jos, c'est leur fils Pierre qui est sur l'estrade, flanqué de ses jeunes copains tout autant musiciens que lui, entre autres un authentique trompettiste de Laval, son cher ami Marco...

La "lutte" sera chaude, très chaude... Les danseurs passeront inlassablement d'une salle à l'autre... C'est vrai, vous savez.
Et le soir, sur le chemin du retour,
tombera le verdict:
" ex-aequo, vraiment".

.................. à suivre ................
 

 

épisode 17 : sacré Albert ! ! !

 

 
Après la guerre, la vie économique reprend progressivement son cours normal. Dans nos campagnes bretonnes, les grandes foires renaissent. En Bretagne-sud, celles de Scaër, Gourin, Chateauneuf-du-Faou, Rostrenen et Carhaix, sont les plus cotées. A Gourin, les grandes foires ont toujours lieu le lundi. La foule grouille sur le champ de foire, autour des stands et des manèges... Mais vers 19 heures, toute la jeunesse se rue dans les diverses salles gourinoises (jusqu'à trois!!!) qui viennent d'ouvrir leurs portes. Cela ne fait pas, bien sûr, l'affaire des forains, qui voient ainsi leurs manèges désertés. Mais c'est la vie...

A la Salle Éveno, à Gourin donc, près de la gare, c'est la fournaise! Sur l'estrade, on peut admirer l'orchestre du fils de la maison, Albert Éveno, qui vient de rentrer du régiment, avec quelques musiciens, dont Pierre Bleuzen au saxo par exemple.
Albert joue de l'accordéon et du banjo, et en plus il chante!!! Il a une bonne sonorisation. Son succès sera rapide dans toute la région. Albert sait s'entourer de bons éléments et en plus, fin psychologue, il saura "animer" un bal, ce qui plaît aux danseuses et aux danseurs... Jusqu'alors, on jouait "assis"; et par conséquent, l'orchestre, même s'il se prévalait d'être dynamique, restait tout de même statique. Albert, lui, joue debout avec son accordéon, ce qui est nouveau! Et en plus, Albert a une prestance certaine sur l'estrade, une "présence" comme on dit. Albert est populaire, il plaît! Et, chose non négligeable, Albert pouvait disposer de l'automobile paternelle, mais jamais plus tard que
4 heures du matin, car son père, chargé de la distribution des paquets de journaux, en avait besoin pour effectuer sa tournée matinale...

-------------- à suivre -----------
 

 

épisode 18 : Dédé et son bandonéon

 

 
Albert va s'associer avec le "crack" local de l'accordéon et du bandonéon, André Sévénéant, qui a tenu durant tant d'années à Gourin un magasin de musique des mieux achalandés, fort heureusement repris par son fils. Pour sûr qu'en ce début des années 50, André Sévénéant est l'un des tout meilleurs accordéonistes de Bretagne. Au bandonéon, son jeu de mains, aussi bien la droite que la gauche, est excellent; à tel point que des orchestres parisiens l'engagent en remplacement comme 2ème bandonéon. Les connaisseurs apprécieront...

André raconte l'anecdote suivante:

Le roi de la guitare hawaïenne Gino Bordin, de Paris, l'engage un dimanche soir comme 2ème bando à "l'Excelsior Dancing" de Scaër. On comptera un millier de personnes, pas moins, dans et aux abords de la salle. Au cours de l'exécution d'un tango, André, intrigué, penche la tête vers son voisin de droite, un saxophoniste de talent, qui fait office de bandonéon. Vous savez qu'à l'époque, le tango est fort à la mode, et qu'un grand orchestre se devait de posséder au moins 2 bandonéons, et autant de violons!

Mais laissons André parler: "mon voisin manipulait son instrument à merveille, mais il n'en sortait aucun son! Et pour cause!... C'était un bando "bidon"!!! Un bando dont on avait retiré les lames. Pour le public, qui n'y voyait que du feu, il fallait à tout prix un 3ème bandonéon. Astucieux, non?" Un petit peu malhonnête aussi,
sans aucun doute.
 

 

épisode 19 : l'Orchestre Richard

 

l' Orchestre  RICHARD. Authentique ! ! !
l' Orchestre RICHARD. Authentique ! ! ! 
A Rosporden, dans le sud-Finistère, l'orchestre des frères Richard, Jean et Yves, fait sensation! On peut admirer deux saxo-violons: Pierre Quéré de Scaër, et un certain Coïc de Pont-Labbé. C'est le premier orchestre à posséder une "tenue": des chemises rouges et un pantalon noir. Et aussi une automobile: une vieille Rosengat brinquebalante, dans laquelle chacun s'entasse comme il peut
parmi les instruments.

Mais cela est encore plus agréable ainsi, plutôt que de se coltiner de 20 à 25 kilomètres à vélo vers 3 heures du matin, dans la nuit, et parfois même sous la pluie, avec l'accordéon et la grosse caisse sur le dos, ce qui était pourtant le lot de tous les musiciens "amateurs" vers les années 1946-1947...

Fort heureusement, ces temps héroïques de la musique, dignes de ceux du célèbre Sapeur Camembert, sont définitivement révolus.

Les frères Richard ont aussi une sono, la première de la région. Et leur orchestre peut s'étoffer, à la demande du tenancier de la salle de danse où ils officient, d'un cinquième musicien, le banjo-guitariste Mario Cappellini, un Italien installé à Rosporden; voire même d'un sixième musicien, en l'occurrence un prisonnier de guerre allemand surnommé "Riquet"...

L'orchestre Richard viendra une fois animer le bal dans la salle de danse de Soaze et de Jos, pour le Pardon du 15 Août, mais dans une formation réduite à 3 musiciens! car à 5 ou davantage, c'était vraiment trop cher!!! Et puis cela suffira, 3 musiciens, pour un petit bourg de 1 200 habitants à l'époque, comme Roudouallec l'était.