Beg-An-Hent-Bras, Roudouallec
notre cher vieux Jip
C'était dans les années "quarante", dans notre famille, au Trépas...
Un jour, mon oncle Soaïk, le père de Marie-France et de ses frères, avait ramené un petit chien dans sa musette. L'animal ressemblait à un petit ours! En ce temps-là, nous avions un chien berger qui s'appelait Faro. Il était très sage, mais hélas approchait de la fin de ses jours. Le nouveau petit chien, un berger lui-aussi, était là pour le remplacer... On avait demandé à Tonton Soaïk comment il comptait l'appeler; il nous avait répondu:
" Un grand chien comme ça, on le nomme Jip! "
Le temps a passé... Jip a grandi et est devenu un chien important à Roudouallec! Tous les enfants en avaient peur; pourtant, il était doux avec les membres de la famille, sauf si on faisait semblant d'attaquer son maître!
Quand les Allemands sont arrivés à Roudouallec et qu'ils ont décidé de construire un club (une sorte d'abri, de cabane) dans le coin du champ, de l'autre côté de la vieille route, ces boches passaient devant notre maison avec leurs outils, en chantant parfois! Eh bien, il fallait qu'on attache Jip à côté du tas de paille, où nous avions un abri pour la charrette et qui servait aussi pour engranger les pommes en automne...
Être ainsi attaché énervait Jip! Quand un officier allemand est venu visiter les travaux, accompagné par son chien, berger lui-aussi, Jip s'est mis à "gronder" et semblait "prêt" à attaquer!!! Il a bien fallu que je reste à côté de Jip
pour le calmer!...
...........................................................................
Jip est resté longtemps, longtemps dans la famille... Quand ils étaient enfants, Lili et Marie-France faisaient du cheval sur lui!
Tant qu'il était allongé, il ne grognait pas.
Mais il savait défendre son territoire! Les gens en avaient peur...
Un jour, quelqu'un m'a demandé comment il allait, Jip. J'avais répondu:
" Bien! Pourquoi??? "
La personne m'a dit:
" va voir au coin de ton verger... "
Et c'est là que le l'ai trouvé!!! Empoisonné!!!!!!!
Nous l'avons enterré... Plus tard, un autre chien berger est venu.
Mais pas comme l'original Jip.
Un jour, mon oncle Soaïk, le père de Marie-France et de ses frères, avait ramené un petit chien dans sa musette. L'animal ressemblait à un petit ours! En ce temps-là, nous avions un chien berger qui s'appelait Faro. Il était très sage, mais hélas approchait de la fin de ses jours. Le nouveau petit chien, un berger lui-aussi, était là pour le remplacer... On avait demandé à Tonton Soaïk comment il comptait l'appeler; il nous avait répondu:
" Un grand chien comme ça, on le nomme Jip! "
Le temps a passé... Jip a grandi et est devenu un chien important à Roudouallec! Tous les enfants en avaient peur; pourtant, il était doux avec les membres de la famille, sauf si on faisait semblant d'attaquer son maître!
Quand les Allemands sont arrivés à Roudouallec et qu'ils ont décidé de construire un club (une sorte d'abri, de cabane) dans le coin du champ, de l'autre côté de la vieille route, ces boches passaient devant notre maison avec leurs outils, en chantant parfois! Eh bien, il fallait qu'on attache Jip à côté du tas de paille, où nous avions un abri pour la charrette et qui servait aussi pour engranger les pommes en automne...
Être ainsi attaché énervait Jip! Quand un officier allemand est venu visiter les travaux, accompagné par son chien, berger lui-aussi, Jip s'est mis à "gronder" et semblait "prêt" à attaquer!!! Il a bien fallu que je reste à côté de Jip
pour le calmer!...
...........................................................................
Jip est resté longtemps, longtemps dans la famille... Quand ils étaient enfants, Lili et Marie-France faisaient du cheval sur lui!
Tant qu'il était allongé, il ne grognait pas.
Mais il savait défendre son territoire! Les gens en avaient peur...
Un jour, quelqu'un m'a demandé comment il allait, Jip. J'avais répondu:
" Bien! Pourquoi??? "
La personne m'a dit:
" va voir au coin de ton verger... "
Et c'est là que le l'ai trouvé!!! Empoisonné!!!!!!!
Nous l'avons enterré... Plus tard, un autre chien berger est venu.
Mais pas comme l'original Jip.
les Allemands.
Je me souviens, je me souviens...
Les Allemands, pendant qu'ils étaient à Roudoualec, et en particulier dans la zone du Trépas à construire un "club" house dans une partie d'un champ appartenant à l'un des "Bris", faisaient sauter les souches avec de la dynamite!!!
(Le champ d'à côté était le champ à Louis Le Goff, qu'on appelait Lili Go...)
C'est que le bruit nous agaçait! Et le tremblement secouait notre maison au point que le mur se lézardait, se séparait des autres; on pouvait le constater
à la fenêtre en haut...
C'est ce qui a causé l'écroûlement de la maison quelques années plus tard.
......................................
Une autre chose de laquelle je me souviens:
Lorsque les Allemands étaient là à Roudouallec, ils avaient pris l'école pour baraquements! Les classes sont devenues leurs dortoirs, et la cour le garage... Pendant un moment, nous avions notre classe dans le grenier chez René Le Guillou, le boulanger. Il faisait chaud! Les grillons chantaient et montaient sur le mur... L'éclairage n'était pas fort: deux lucarnes dans le toit! Mon frère a eu sa classe dans la salle Bordier...
Les Allemands, pendant qu'ils étaient à Roudoualec, et en particulier dans la zone du Trépas à construire un "club" house dans une partie d'un champ appartenant à l'un des "Bris", faisaient sauter les souches avec de la dynamite!!!
(Le champ d'à côté était le champ à Louis Le Goff, qu'on appelait Lili Go...)
C'est que le bruit nous agaçait! Et le tremblement secouait notre maison au point que le mur se lézardait, se séparait des autres; on pouvait le constater
à la fenêtre en haut...
C'est ce qui a causé l'écroûlement de la maison quelques années plus tard.
......................................
Une autre chose de laquelle je me souviens:
Lorsque les Allemands étaient là à Roudouallec, ils avaient pris l'école pour baraquements! Les classes sont devenues leurs dortoirs, et la cour le garage... Pendant un moment, nous avions notre classe dans le grenier chez René Le Guillou, le boulanger. Il faisait chaud! Les grillons chantaient et montaient sur le mur... L'éclairage n'était pas fort: deux lucarnes dans le toit! Mon frère a eu sa classe dans la salle Bordier...
la balançoire
Une fois, quelqu'un, peut-être Jojo Bleuzen car son père était marchand de cycles, avait construit une balançoire avec des chaînes de vélo. Ensuite, il fallait l'attacher quelque part...
Au bord de la vieille route vers Strakou se trouvait un endroit où c'était plus large. Là poussait un bel arbre, mais je ne me rappelle plus son espèce. En tout cas, on pouvait attacher la balançoire en chaines! Nous les jeunes, on se payait un tour en amenant des pommes ou des petites poires...
Un beau jour, celui qui était le "propriétaire" de la balançoire s'est décidé à l'accrocher à une branche d'un arbre dans un de nos champs, juste un peu au sud de l'endroit où habitent actuellement les Dubuisson, à Park Bihan.
C'était devenu un lieu assez agréable, on était tranquilles... Ce jour-là, tout un groupe de gars s'était accroché à cet arbre et se balançait aux branches. Ils faisaient un sacré boucan car
ils s'amusaient tellement!!!... D'après ce que nous avait raconté Tonton Soaïk Bihan plus tard, lui s'est arrêté à la barrière car il se demandait ce qui se passait.Il s'est mis à appeler:
" Jip! Jip! Jip! "
Toujours d'après Tonton Soaïk, à ce moment-là où il appelait Jip, les gars sont tombés de l'arbre comme des singes et se sont mis à courir,
la peur au derrière!!!....
Ah, c'était quelque chose à voir!
Pourtant ce jour-là, Jip n'y était pas...
Un peu plus tard, moi j'ai hérité de la balançoire. Je l'avais accrochée sous un cerisier, dans la cour, au bord de la vieille route.
Au bord de la vieille route vers Strakou se trouvait un endroit où c'était plus large. Là poussait un bel arbre, mais je ne me rappelle plus son espèce. En tout cas, on pouvait attacher la balançoire en chaines! Nous les jeunes, on se payait un tour en amenant des pommes ou des petites poires...
Un beau jour, celui qui était le "propriétaire" de la balançoire s'est décidé à l'accrocher à une branche d'un arbre dans un de nos champs, juste un peu au sud de l'endroit où habitent actuellement les Dubuisson, à Park Bihan.
C'était devenu un lieu assez agréable, on était tranquilles... Ce jour-là, tout un groupe de gars s'était accroché à cet arbre et se balançait aux branches. Ils faisaient un sacré boucan car
ils s'amusaient tellement!!!... D'après ce que nous avait raconté Tonton Soaïk Bihan plus tard, lui s'est arrêté à la barrière car il se demandait ce qui se passait.Il s'est mis à appeler:
" Jip! Jip! Jip! "
Toujours d'après Tonton Soaïk, à ce moment-là où il appelait Jip, les gars sont tombés de l'arbre comme des singes et se sont mis à courir,
la peur au derrière!!!....
Ah, c'était quelque chose à voir!
Pourtant ce jour-là, Jip n'y était pas...
Un peu plus tard, moi j'ai hérité de la balançoire. Je l'avais accrochée sous un cerisier, dans la cour, au bord de la vieille route.
à cheval et à brebis ! . . .
Dans nos jeunes années, j'allais avec Lili Quéré garder les vaches et les moutons à Strakou. Histoire de s'amuser, on essayait d'atrapper les agneaux pour pouvoir ensuite "faire du cheval" dessus, mais pour quelques pas seulement...
Une fois, nous avons essayé "la" brebis! C'est moi qui la tenais par ses pattes arrière, pendant que Lili s'asseyait dessus... Soudain, je lache tout! Surprise!... La brebis ne bouge pas! Alors je lui tape sur le "derrière"...
La coquine démarre si vite que Lili tombe à la renverse!!!
Ah, on a eu un peu peur! Et ce fut la fin de cette idée...
..................................................
Une autre fois, Lili et moi, on surveillait la jument...
Arrive un moment où on devait rentrer au Trépas. Lili voulait monter la jument, pour ne pas avoir à marcher... Je fais la courte-échelle à Lili pour qu'il puisse monter sur le dos de l'animal. Mais rien à faire, pas moyen pour moi d'y arriver!...
Alors on a eu une idée. On a essayé de faire marcher la jument DANS l'eau de la rivière, jusqu'à un endroit où la rive était plus haute; comme ça, c'était facile pour Lili de grimper sur son dos. Moi, je me suis placé juste derrière la jument, et je lui ai tapé la cuisse pour la faire démarrer...
BANG ! ! ! . . . Voilà que la demoiselle me balance un sacré coup de pied dans le ventre ! . . . Eh bien, ça m'a coupé le souffle ! J'ai été obligé de m'asseoir par terre un moment pour récupérer...
Quand je me suis senti mieux, j'ai décidé que ce serait préférable pour moi de rentrer au Trépas EN MARCHANT.
................................................................
Une autre fois, c'est chez nous que j'ai voulu caresser une jument. Manque de chance... Elle m'a aussi "donné" un coup de sabot dans la cuisse...Je crois bien que c'était en 1949,
année où on a eu 60 jours de soleil !
Cette année-là, le puits dans la prairie s'est tari; il fallait qu'on le creuse un peu plus tous les trois jours ! Moi, j'étais en haut pour tirer le seau rempli de boue, pendant que Tonton Soaïk était en bas, au fond du puits, à le remplir !... C'est alors que les juments et leurs poulains sont venus boire un coup d'eau car ils avaient soif.
Quand j'ai voulu caresser la tête de la grande jument, elle m'a mordu à la poitrine et elle a foutu le camp ! ! ! . . . Elle avait réussi tout de même à déchirer ma chemise et à faire sauter tous les boutons ! J'ai eu un grand bleu pendant longtemps...
Heureusement pour moi quand même, elle n'avait fait que pincer avec ses dents! Il n'y avait pas de sang !
........................................
On en a fait, des choses, quand même!!!
Et pourtant, on a survécu....
à la prochaine!... H.
Une fois, nous avons essayé "la" brebis! C'est moi qui la tenais par ses pattes arrière, pendant que Lili s'asseyait dessus... Soudain, je lache tout! Surprise!... La brebis ne bouge pas! Alors je lui tape sur le "derrière"...
La coquine démarre si vite que Lili tombe à la renverse!!!
Ah, on a eu un peu peur! Et ce fut la fin de cette idée...
..................................................
Une autre fois, Lili et moi, on surveillait la jument...
Arrive un moment où on devait rentrer au Trépas. Lili voulait monter la jument, pour ne pas avoir à marcher... Je fais la courte-échelle à Lili pour qu'il puisse monter sur le dos de l'animal. Mais rien à faire, pas moyen pour moi d'y arriver!...
Alors on a eu une idée. On a essayé de faire marcher la jument DANS l'eau de la rivière, jusqu'à un endroit où la rive était plus haute; comme ça, c'était facile pour Lili de grimper sur son dos. Moi, je me suis placé juste derrière la jument, et je lui ai tapé la cuisse pour la faire démarrer...
BANG ! ! ! . . . Voilà que la demoiselle me balance un sacré coup de pied dans le ventre ! . . . Eh bien, ça m'a coupé le souffle ! J'ai été obligé de m'asseoir par terre un moment pour récupérer...
Quand je me suis senti mieux, j'ai décidé que ce serait préférable pour moi de rentrer au Trépas EN MARCHANT.
................................................................
Une autre fois, c'est chez nous que j'ai voulu caresser une jument. Manque de chance... Elle m'a aussi "donné" un coup de sabot dans la cuisse...Je crois bien que c'était en 1949,
année où on a eu 60 jours de soleil !
Cette année-là, le puits dans la prairie s'est tari; il fallait qu'on le creuse un peu plus tous les trois jours ! Moi, j'étais en haut pour tirer le seau rempli de boue, pendant que Tonton Soaïk était en bas, au fond du puits, à le remplir !... C'est alors que les juments et leurs poulains sont venus boire un coup d'eau car ils avaient soif.
Quand j'ai voulu caresser la tête de la grande jument, elle m'a mordu à la poitrine et elle a foutu le camp ! ! ! . . . Elle avait réussi tout de même à déchirer ma chemise et à faire sauter tous les boutons ! J'ai eu un grand bleu pendant longtemps...
Heureusement pour moi quand même, elle n'avait fait que pincer avec ses dents! Il n'y avait pas de sang !
........................................
On en a fait, des choses, quand même!!!
Et pourtant, on a survécu....
à la prochaine!... H.
tao !
Pendant la guerre, Monsieur Sagel, cantonnier, hébergeait son petit-fils Jeannot Lahore, aussi neveu de M. Sagel, professeur d'agriculture à Gourin. D'ailleurs, je me demande bien s'il n'est jamais revenu à Roudouallec?...
Toujours est-il qu'on passait beaucoup de temps ensemble Jeannot et moi, puisque nous n'étions pas originaires de Roudouallec. Nous étions un peu comme les réfugiés de Lorient qui habitaient un peu partout
parmis nous...
L'un des gars de notre petit groupe avait obtenu des balles de fusil de la part de son père, lequel avait eu des contacts avec les Allemands. Une fois, une partie de notre groupe est allée faire un tour au vieux concasseur à la carrière, route de Saint-Goazec. Moi aussi, j'étais dans le coup, ce jour-là!... Pour s'amuser un peu, on avait allumé un feu de bois, car il ne faisait pas vraiment chaud...
Une idée est alors sortie de la tête de l'un de nous: on avait jeté des balles dans le feu, pour voir comment ça faisait... et on est allé en vitesse se cacher derrière des roches en attendant que ça saute ! ! !
L'un de nous avait laissé son chien nous accompagner durant notre "promenade". La pauvre bête avait froid aussi, et s'était assise près de ce feu ! ! ! .... Nous, on avait beau l'appeler, mais rien à faire ! Il ne se décidait pas à revenir vers nous. Et nous, on n'osait pas non plus s'approcher du feu car on se doutait bien de ce qui allait se passer...
Et puis soudain, tao! tao! tao!... Une balle saute...
Aussitôt, le chien, complètement effrayé, a couru se joindre à nous ! ! !
Nous, on rigolait bêtement de voir ça... On n'avait pas idée de ce qui aurait pu se passer si un ou deux boches avaient entendu ça...
Toujours est-il qu'on passait beaucoup de temps ensemble Jeannot et moi, puisque nous n'étions pas originaires de Roudouallec. Nous étions un peu comme les réfugiés de Lorient qui habitaient un peu partout
parmis nous...
L'un des gars de notre petit groupe avait obtenu des balles de fusil de la part de son père, lequel avait eu des contacts avec les Allemands. Une fois, une partie de notre groupe est allée faire un tour au vieux concasseur à la carrière, route de Saint-Goazec. Moi aussi, j'étais dans le coup, ce jour-là!... Pour s'amuser un peu, on avait allumé un feu de bois, car il ne faisait pas vraiment chaud...
Une idée est alors sortie de la tête de l'un de nous: on avait jeté des balles dans le feu, pour voir comment ça faisait... et on est allé en vitesse se cacher derrière des roches en attendant que ça saute ! ! !
L'un de nous avait laissé son chien nous accompagner durant notre "promenade". La pauvre bête avait froid aussi, et s'était assise près de ce feu ! ! ! .... Nous, on avait beau l'appeler, mais rien à faire ! Il ne se décidait pas à revenir vers nous. Et nous, on n'osait pas non plus s'approcher du feu car on se doutait bien de ce qui allait se passer...
Et puis soudain, tao! tao! tao!... Une balle saute...
Aussitôt, le chien, complètement effrayé, a couru se joindre à nous ! ! !
Nous, on rigolait bêtement de voir ça... On n'avait pas idée de ce qui aurait pu se passer si un ou deux boches avaient entendu ça...