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Beg-An-Hent-Bras, Roudouallec

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Un blog non officiel sur la commune de Roudouallec (Morbihan - 56   Bretagne)  le passé, le présent, l'imparfait...

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Beg-An-Hent-Bras, Roudouallec

de l'orge, des glands, des pommes et le restaurant Bordier.

 

 
Pendant ces années de guerre, notre café n'était pas du "vrai" café ! Il était fait avec de l'orge grillée, et un peu de chicorée pour l'adoucir...
Pourtant, une fois, tous les élèves de l'école étaient allés dans les champs ramasser des glands de chênes pour que les réfugiés puissent se faire du café avec, selon le même principe que l'orge.

Quand les Américains ont "débarqué" quelque part en Bretagne, un grand convoi est passé à Roudouallec. Un homme originaire de Lorient, un réfugié, allait chez Eugène acheter des bouteilles de vin pour pouvoir les échanger avec ces Américains contre des cigarettes et du chewing gum... Le pauvre, il était déçu lorsqu'on ne lui donnait en échange qu' un paquet à moitié vide ! . . .

Nous aussi, à notre tour, on essayait de faire un peu plaisir aux Américains: du bord de la route, où nous étions, on essayait de leur jeter de bonnes pommes ! Mais hélas, croyant qu'on les "attaquait" sans doute, ils baissaient la tête pour les éviter,
 au lieu de les attraper ! ! !

Je me rappelle aussi que deux soldats qui étaient dans une petite voiture, ont viré à droite, route de Guiscriff, pour ensuite se placer derrière le restaurant Bordier pendant que le reste du convoi continuait sa route vers Gourin... Ces messieurs ont passé quelques heures à un bon repas, qu'ils se sont payés sans doute avec des cigarettes, du chocolat et quelque chose d'autre de bien bon...
Je me suis souvent demandé s'ils avaient retrouvé leurs copains?...
 

 

accident de poussette ! ! !

 

 
Durant mes années passées au Trépas, il m'arrivait de garder les enfants, pendant que mon oncle Soaïk et Tante Jeanne allaient aux champs. Je faisais mes devoirs aussi, mais je n'étais pas le meilleur à les faire... Je vais vous dire pourquoi: c'est que j'aimais mieux m'amuser
avec mon vélo ! . . .

Une fois, Marie-France a été opérée de la hanche, et est restée six mois dans le plâtre. Elle était allongée dans son lit, ou parfois dans sa poussette d'enfant... Mais quand, comme moi, on aime ce qui roule, et la vitesse aussi, je dois dire qu'on ne pousse pas tout doucement la poussette par le guidon, on la pousse en arrière, et vite ! Je l'avais attachée derrière mon vélo...

Une fois, j'ai braqué trop vite, et "l'attelage" a chaviré devant le lavoir!... Marie-France riait, elle trouvait ça amusant ! Mais moi, je me suis empressé de remettre en place le petit matelas, l'oreiller, ma cousine et les couvertures, avant que quelqu'un me voit...

J'ai eu de la veine ! Rien de cassé ! ! !
Tout le monde sait que Marie-France est une dure des dures . . .


 

 

Jip dans les blés .

 

 
En Bretagne, on fait les semailles de blé, d'orge et d'avoine jusqu'aux fossés qui entourent le champ. Si bien que par exemple, pour couper le blé avec la faucheuse, il faut lui faire un chemin de passage; pour cela, on prend une faux et on ramasse la paille ainsi coupée à l'aide d'une faucille. Ensuite, elle est mise en bottes et placée dans le fossé du champ.

Ce jour-là, notre chien Jip s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment !
Figurez-vous que la faux lui avait coupé le devant du genou ! ! !
Le malheureux s'est traîné comme il a pu pour se coucher dans le fossé !
Les hommes qui étaient présents à ce moment-là, mon père, mon frère et oncle Soaïk pensaient que Jip allait perdre tout son sang et mourir...Ils ne pouvaient pas faire grand'chose, en vérité. Alors, ils ont laissé le pauvre Jip dans le fossé, à l'ombre, et ils ont continué leur travail; il le fallait bien ! 

Les heures se sont écoulées, Midi est arrivé, on devait rentrer pour le repas. Mon frère est allé voir si le chien Jip était mort ou non... Il l'a trouvé couché dans pas mal de sang, mais encore en vie ! . . .

Vite, mon frère lui a fait un tourniquet (un pansement?) avec son mouchoir, et ils sont tous rentrés au Trépas... Après le repas, les hommes ont décidé d'essayer vraiment de sauver Jip. Qu'est-ce qu'ils ont fait?... Ils l'ont couché sur la brouette, et mon père lui a cousu la blessure à l'aide d'une aiguille de tante Jeanne et du fil à coudre...

Jip n'a pas bougé...Il se laissait faire. Une fois finie cette couture, notre chien est allé se coucher à côté du tas de paille et il s'est mis à se lécher la blessure...

Il est resté plusieurs jours ainsi... Puis, petit à petit, il s'est mis à marcher sur trois pattes...Et au bout de plusieurs semaines, Jip était "tout neuf!"...

Il avait eu autant de veine que moi !

 

 

notre étalon.

 

 
C'est normal que vivant dans une ferme, l'on ait beaucoup d'histoires d'animaux dans nos souvenirs!

Un jour, notre étalon a eu besoin d'une "opération chirurgicale"...
Pour le maintenir le plus calme possible, pour qu'il ne bouge pas, on avait attaché une corde à chacune de ses pattes. Et ce n'est pas tout... On avait placé au moins quatre hommes à chacune des cordes, dans la cour à foin, pour faire en sorte que
 le cheval se couche sur le sol.

C'était Jos Bleuzen le "docteur", avec son rasoir! Jos était maréchal ferrant...

L'opération s'est bien déroulée. Les hommes ont bien tenu notre étalon comme il fallait. Jos a donc fait "l'opération" avec son rasoir... Le cheval n'avait presque pas remué. Mais je ne sais plus au juste ce qu'il avait comme "maladie", l'étalon...

Pendant plusieurs jours, le cheval était gardé dans l'écurie...
Après, on avait décidé que moi, je devais le sortir un peu dans le verger, et le laisser brouter l'herbe sur le bord du sentier.

Un jour, alors que l'étalon avait fini sa petite sortie, je le ramenais vers l'écurie. Je descendais vers la cour, la corde en main. Je pouvais apercevoir ma tante Marie qui se dirigeait vers la grange où elle allait chercher des pommes de terre.

Soudain, tante Marie s'est mise à crier:
" Henri!!! Le cheval!!!... "

Je me suis immédiatement retourné: l'étalon s'était cabré derrière moi, prêt à me tomber dessus!!!

J'ai lâché la corde aussitôt car j'ai eu peur! J'ai couru je ne sais plus vers où...

Au bout de quelques minutes, quand l'étalon s'est calmé, je suis revenu près de lui et j'ai pu le conduire à l'écurie!

 

 

le rateau-faneur, le sapin et moi .

 

 
Cette histoire s'est passée au cours de ma dernière année
à St-Michel en Priziac (56).


On considérait que l'école était finie à partir du moment où la plupart des élèves de la classe avait été au certificat d'études. Alors, on faisait du foin pour l'école, pour occuper les journées... En ce temps-là, à St-Michel, on avait des chevaux et des vaches (Aujourd'hui, l'écurie est devenue un dortoir et l'étable, la salle de cinéma.) Tout près de l'école se trouvait aussi un champ un peu particulier, qu'on appelait la "cuvette", à cause de sa forme de cuvette à l'envers!

Alors, écoutez bien...

L'homme qui conduisait le cheval avait laissé le râteau-faneur en haut du champ... Habituellement, nous, les pensionnaires, on allait en promenade dans le bois d'à côté le dimanche après-midi... Ce dimanche-là, je voulais jouer au cheval, c'est-à-dire: faire comme si j'étais un cheval!... Voyant ce râteau-faneur dans la partie haute du champ, j'ai saisi les brancards de cette machine agricole et j'ai essayé de la tirer pour la faire avancer. Hélas, je n'étais pas assez fort pour ça: je n'avais que treize ans... Je l'ai donc tournée en direction de la pente, vers en bas, pour avoir un peu d'élan, avec l'intention de faire quelques pas seulement
et ensuite de m'arrêter.

Oui, mais voilà!...
Le rateau-fâneur a pris de lui-même de la vitesse!!! Et mes souliers de dimanche glissaient! Impossible de freiner!!!

Au bas de cette colline poussaient des petits sapins. Je pensais que si je visais bien, alors j'arriverai à placer l'extrémité du brancard contre l'un des arbres, pour faire office de borne d'arrêt!... Autrement, il y avait bien la barrière, formée de trois grosses branches et de ronces à côté.
Je commençais à avoir vraiment peur, car ce qui m'attendait, c'était d'avoir le dos écrasé!!!

A la dernière seconde, j'ai pensé que si je ratais l'arbre, j'aurais au moins, à "l'arrivée", les doigts esquintés, sans penser
à la suite des événements...

Et nous voilà en pleine course folle, le rateau-fâneur et moi, à descendre de plus en plus vite ce champ pentu!...

Heureusement, la machine agricole est large! Entre le brancard (de gauche ou de droite, je ne sais plus) et les roues, il y a quand même
 pas mal d'espace... Et ce qui devait arriver, arriva: c'est entre ce brancard et la roue que le rateau-fâneur et moi nous nous sommes bel et bien "accrochés" à l'arbre!!! Et moi, eh bien j'ai été projeté par-dessus l'autre brancard!!!...

... Assommé!...! J'ai été assomé!...
Au bout d'un moment, je me suis tout de même levé tout étourdi et un peu malade. Mon copain de promenade qui m'accompagnait avait tout vu. Il est venu vers moi en courant et m'a aidé à me rendre
à l'infirmerie... Figurez-vous qu'on a trouvé là-bas que j'avais
le bras cassé sous l'épaule!!!....

Bien sûr on m'a soigné comme il fallait, et ce, pendant les deux semaines qui ont suivi cet "accident". Oh, je mangeais bien, soyez rassurés... Et je ne faisais plus les foins non plus!

Mais il a fallu que je reste à l'école à St-Michel en Priziac, au lieu de rentrer à Roudouallec!!!!!!!

Mais tout ça, c'est le passé! Et la vie continue...