Beg-An-Hent-Bras, Roudouallec
les fraises de Monsieur le Maire . . .
La mésaventure suivante, vraie comme toutes les autres, s'est déroulée durant la semaine de la Libération, en 1944. Ce soir-là, il y avait bal à la salle Bordier. François Le Goff et moi, nous sommes allés "cueillir" des fraises dans le jardin de son oncle Pierre Le Goff, maire de Roudouallec.
On ne voyait rien à cause de la nuit! On trouvait des fraises en les touchant, à tâtons comme on dit... Quand on est revenus à la lumière, alors on a constaté qu'on en avait "cueilli" des blanches, pas encore mûres!
Madame Françoise Le Goff, l'épouse du Maire, s'en est aperçue...et, bizarrement, elle s'est adressée à moi!!! Elle n'était pas contente du tout, et elle m'a demandé pourquoi j'avais pris ses fraises?!
Je lui ai demandé si c'était François qui le lui avait dit?!... Madame Le Goff m'a répondu qu'elle nous avait vus!!!...
Ça, je ne le crois pas! Mais qui sait?...
...............................................................................
Je passais beaucoup de temps avec François (Stoup, que vous l'appelez maintenant). C'est peut-être parce qu'il faisait l'acrobate sur la grille autour du monument aux morts devant l'église, et qu'il était tombé sur l'un des piquets, ne pouvant s'en sortir seul...
On ne voyait rien à cause de la nuit! On trouvait des fraises en les touchant, à tâtons comme on dit... Quand on est revenus à la lumière, alors on a constaté qu'on en avait "cueilli" des blanches, pas encore mûres!
Madame Françoise Le Goff, l'épouse du Maire, s'en est aperçue...et, bizarrement, elle s'est adressée à moi!!! Elle n'était pas contente du tout, et elle m'a demandé pourquoi j'avais pris ses fraises?!
Je lui ai demandé si c'était François qui le lui avait dit?!... Madame Le Goff m'a répondu qu'elle nous avait vus!!!...
Ça, je ne le crois pas! Mais qui sait?...
...............................................................................
Je passais beaucoup de temps avec François (Stoup, que vous l'appelez maintenant). C'est peut-être parce qu'il faisait l'acrobate sur la grille autour du monument aux morts devant l'église, et qu'il était tombé sur l'un des piquets, ne pouvant s'en sortir seul...
ma Doué béniget ! . . .
Dernier été au Moulin de Keransquer...
Il fallait aller à la messe tous les dimanches!... D'habitude, j'allais avec mon oncle Claude et son fils Pierrot, à la première messe, dans la voiture Dyna Panhard. Ma tante Hélène, l'épouse de Claude, allait avec ma cousine Yvonne à la "grand'messe" un peu plus tard.
Une fois, j'ai décidé de manquer la première!
Quand le moment était venu d'aller à l'église, j'ai fait semblant d'aller vers Gourin. Mais je suis passé par-derrière le moulin, et je suis arrivé sur la route de Spézet, à côté de Bodéfa... Mais je suis quand même allé à la messe, la "grande"!... Et je faisais en sorte que ma tante Hélène me remarque.... Mais elle était restée "traîner" au bourg.
Lorsque je suis rentré à Keransquer, mon oncle Claude n'a pas voulu croire à mon histoire. Il a fallu qu'on attende le retour de ma tante pour "vérifier". Donc, pas de déjeuner pour moi ! ! !
Je suis allé faire un tour vers Kerouse, où j'ai trouvé Marcel Le Guellec faisant du cidre sur le pressoir d'un voisin. Je suis resté en sa compagnie et ensemble, on est retourné manger chez lui.
Il fallait aller à la messe tous les dimanches!... D'habitude, j'allais avec mon oncle Claude et son fils Pierrot, à la première messe, dans la voiture Dyna Panhard. Ma tante Hélène, l'épouse de Claude, allait avec ma cousine Yvonne à la "grand'messe" un peu plus tard.
Une fois, j'ai décidé de manquer la première!
Quand le moment était venu d'aller à l'église, j'ai fait semblant d'aller vers Gourin. Mais je suis passé par-derrière le moulin, et je suis arrivé sur la route de Spézet, à côté de Bodéfa... Mais je suis quand même allé à la messe, la "grande"!... Et je faisais en sorte que ma tante Hélène me remarque.... Mais elle était restée "traîner" au bourg.
Lorsque je suis rentré à Keransquer, mon oncle Claude n'a pas voulu croire à mon histoire. Il a fallu qu'on attende le retour de ma tante pour "vérifier". Donc, pas de déjeuner pour moi ! ! !
Je suis allé faire un tour vers Kerouse, où j'ai trouvé Marcel Le Guellec faisant du cidre sur le pressoir d'un voisin. Je suis resté en sa compagnie et ensemble, on est retourné manger chez lui.
mon cousin Pierrot et moi.
c'est moi ! Henri Le Bihan . . . |
À propos de mes deux derniers étés en France, ainsi que des petites vacances intermédiaires, je les passais au moulin de Keransquer. J'aurais bien voulu y travailler! Mais tout marchait bien sans nous. Pourtant, la machinerie m'intéressait...
Avec mon cousin Pierre Le Bihan, bien connu à Roudouallec sous le diminutif de Pierrot Bihan, on avait construit un jeu de ping-foot...
en tournant les joueurs avec du bois de chauffage et un tour, fabriqué à partir d'un moyeu de roue de vélo; comme moteur, on mettait mon propre vélo à l'envers, la roue contre la poulie...
Chacun de nous deux avait son tour, à la pédale, pour cinq minutes à chaque fois. Comme outils divers, on avait tout simplement pris des bouts de lames de scies à métaux.
Ah! C'est qu'on avait de l'ambition, Pierrot et moi...
............................................................
A part ça, je peux dire aussi que de temps en temps, on allait NETTOYER la rivière qui coule derrière le moulin du père de Pierrot, Claude Le Bihan, à Keransquer. On commençait à la source, sur la colline, derrière le village de Queidel. L'eau était bonne!
D'ailleurs, en ce temps-là, chacun nettoyait la rive de l'Isole passant dans son champ, surtout si les vaches avaient défoncé le bord pour pouvoir boire de l'eau...
Avec mon cousin Pierre Le Bihan, bien connu à Roudouallec sous le diminutif de Pierrot Bihan, on avait construit un jeu de ping-foot...
en tournant les joueurs avec du bois de chauffage et un tour, fabriqué à partir d'un moyeu de roue de vélo; comme moteur, on mettait mon propre vélo à l'envers, la roue contre la poulie...
Chacun de nous deux avait son tour, à la pédale, pour cinq minutes à chaque fois. Comme outils divers, on avait tout simplement pris des bouts de lames de scies à métaux.
Ah! C'est qu'on avait de l'ambition, Pierrot et moi...
............................................................
A part ça, je peux dire aussi que de temps en temps, on allait NETTOYER la rivière qui coule derrière le moulin du père de Pierrot, Claude Le Bihan, à Keransquer. On commençait à la source, sur la colline, derrière le village de Queidel. L'eau était bonne!
D'ailleurs, en ce temps-là, chacun nettoyait la rive de l'Isole passant dans son champ, surtout si les vaches avaient défoncé le bord pour pouvoir boire de l'eau...
les bottes de Marcel . . .
Je suis resté chez Marcel Le Guellec jusqu'à mon départ
pour les États-Unis...
Donc, après avoir mangé, ce dimanche-là, nous avons fini de ramasser les pommes, les patates et aussi les betteraves... Marcel m'a prêté ses vieilles bottes. Malheureusement, il y avait un trou dans
l'une d'elles!
J'étais pieds nus dans ces sacrées bottes. Il fallait que je remplace le foin dans les bottes tous les matins... Certains matins, il faisait très froid et on voyait de la glace sur les flaques d'eau. Il m'arrivait de marcher dessus, et mon pied passait au travers! Bien sûr, c'était celui qui se trouvait dans la botte trouée... Il était tout trempé
à l'eau glacée!
Mais c'était le bon temps!
Un soir, nous sommes allés au bal à la salle Bordier. Nous avions bu un verre de chouchenn chez Eugène... Ça nous a fait un peu chaud.
C'est chez Marcel que j'ai appris à conduire le tracteur, ce qui m'a servi pour plus tard lorsque j'ai appris à conduire ma voiture!
pour les États-Unis...
Donc, après avoir mangé, ce dimanche-là, nous avons fini de ramasser les pommes, les patates et aussi les betteraves... Marcel m'a prêté ses vieilles bottes. Malheureusement, il y avait un trou dans
l'une d'elles!
J'étais pieds nus dans ces sacrées bottes. Il fallait que je remplace le foin dans les bottes tous les matins... Certains matins, il faisait très froid et on voyait de la glace sur les flaques d'eau. Il m'arrivait de marcher dessus, et mon pied passait au travers! Bien sûr, c'était celui qui se trouvait dans la botte trouée... Il était tout trempé
à l'eau glacée!
Mais c'était le bon temps!
Un soir, nous sommes allés au bal à la salle Bordier. Nous avions bu un verre de chouchenn chez Eugène... Ça nous a fait un peu chaud.
C'est chez Marcel que j'ai appris à conduire le tracteur, ce qui m'a servi pour plus tard lorsque j'ai appris à conduire ma voiture!
Henri on the way to Mont Vernon, State of Washington... (1)
Le jour avant mon départ pour les U.S.A., j'ai rencontré Ambroise Christien, qui travaillait alors chez Citroën, et qui m'a invité à rentrer à Paris avec lui. Donc, le 11 Novembre 1952, ma tante et ma cousine m'ont conduit de Keransquer à Kernitra, où j'ai pris la SATOCE, ce car qui faisait le service entre Quimper et Saint-Brieuc, et qui s'arrêtait aussi chez René Le Guillou à Roudouallec.
Ambroise et moi, nous avons pris le train à St-Brieuc... Nous sommes arrivés à Paris le soir et nous avons dormi chez lui.
J'ai fait mes démarches à l'Ambassade des États-Unis les 12 et 13 novembre. Et puis j'ai fini par prendre le train pour Le Havre le 14. Nous étions quatre de la même région dans notre cabine sur le "Liberté". Nous mangions ensemble, et pour la plupart d'entre nous, nous passions aussi le voyage ensemble...
Nous sommes arrivés à New-York le 20 novembre 1952 et là, nous nous sommes séparés... Je peux dire que l'on ne s'est jamais revus après! J'ai complètement oublié leurs noms, à moins que si quelqu'un se rappelle de ces dates, il peut nous écrire.
Mon père m'attendait au port de New-York. Comme il n'habitait pas loin de là, nous avons fait le chemin à pied, en marchant sur les trottoirs...
.......................................................
Une semaine plus tard, le quatrième jeudi de Novembre, c'était la fête de Thanksgiving, que j'ai passée avec mes oncles et tantes, cousines et cousins Caurant et Carudel, à Lodi, dans le New-Jersey.
J'ai commencé mon PREMIER boulot le vendredi suivant dans une TEINTURERIE pour rubans! Malheureusement, les rubans étaient pour les chapeaux... et les hommes ont fini par changer d'habitude
pour la casquette de base-ball!!! Et c'est ainsi que j'ai perdu
mon premier métier...
Ambroise et moi, nous avons pris le train à St-Brieuc... Nous sommes arrivés à Paris le soir et nous avons dormi chez lui.
J'ai fait mes démarches à l'Ambassade des États-Unis les 12 et 13 novembre. Et puis j'ai fini par prendre le train pour Le Havre le 14. Nous étions quatre de la même région dans notre cabine sur le "Liberté". Nous mangions ensemble, et pour la plupart d'entre nous, nous passions aussi le voyage ensemble...
Nous sommes arrivés à New-York le 20 novembre 1952 et là, nous nous sommes séparés... Je peux dire que l'on ne s'est jamais revus après! J'ai complètement oublié leurs noms, à moins que si quelqu'un se rappelle de ces dates, il peut nous écrire.
Mon père m'attendait au port de New-York. Comme il n'habitait pas loin de là, nous avons fait le chemin à pied, en marchant sur les trottoirs...
.......................................................
Une semaine plus tard, le quatrième jeudi de Novembre, c'était la fête de Thanksgiving, que j'ai passée avec mes oncles et tantes, cousines et cousins Caurant et Carudel, à Lodi, dans le New-Jersey.
J'ai commencé mon PREMIER boulot le vendredi suivant dans une TEINTURERIE pour rubans! Malheureusement, les rubans étaient pour les chapeaux... et les hommes ont fini par changer d'habitude
pour la casquette de base-ball!!! Et c'est ainsi que j'ai perdu
mon premier métier...