Beg-An-Hent-Bras, Roudouallec
les "mois noirs" 1943 - 1944 et mon frère Pierre Bleuzen
otage pendu à Rostrenen le 9 juin 1944 par des paras allemands. |
Dans un premier temps, il s'agit de distribuer des tracts pour sensibiliser la population. Un renfort appréciable est fourni par les étudiants - tel Pierre Bleuzen, de Roudouallec - lors de leurs congés au pays. Plus tard, l'organisation cherchera les terrains se prêtant aux parachutages (Paule, Glomel et Gourin).
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>>> Juin 1944. En raison des "événements", les élèves-instituteurs Pierre Bleuzen, de Roudouallec, et Joseph Le Meur, du Faouët, sont congédiés le 6 Juin du lycée de Laval (Mayenne) où l'Ecole Normale d'Instituteurs de Vannes avait été transférée. Ils tentent, tant bien que mal, de rejoindre leurs domiciles.
Le 10 au soir, dans un virage aux environs de Guémené-sur-Scorff, ils n'ont pas le temps d'esquiver le moindre geste de fuite: une automitrailleuse s'arrête et le chef de patrouille les harcèle, pistolet à la main, avant qu'ils puissent s'expliquer:
" Vous, Terrorist! Alle terrorist kaputt!"
Et de les bousculer dans le véhicule parmi armes et munitions. Dix minutes plus tard, la petite colonne fait une entrée fracassante dans la cour de la sinistre école Sainte-Anne à Guémené... Les mains en l'air, ils sont conduits par un soldat dans le bureau du commandant de la prison.
Interrogatoire "en règle", menaces, bousculades, des coups de crosse dans les côtes...
" Vous, terrorists! vous, dire où zont maquis! vous, fuzillés!"
Et Pierre et Joseph de raconter 10 fois leur périple... Quand vient l'heure de la soupe (pour les Allemands!), ils sont conduits dans une salle de classe vidée de ses tables et de ses meubles.
Et les voilà s'apprêtant à passer une première nuit sur la mauvaise paille toute déchiquetée et puante. Epuisés, affamés et aussi inquiets de leur devenir que des résistants pris les armes à la main.
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>>> Mi-Juin 1944, Pierre Bleuzen est toujours enfermé à l'école Sainte-Anne à Guémené-sur-Scorff. Pierre se rappelle:
" Un soir, branle-bas! La porte s'ouvre brutalement et deux soldats repoussent sans ménagement sur la paille un homme d'environ 60 ans, correctement habillé, la chevelure frisée en désordre et la figure tuméfiée. L'homme se jette sur la paille en geignant. Ce n'est que le lendemain qu'il nous dit s'appeler Montmayeur et être le Maire de Guémené. Jugez mon étonnement! Le Maire de Guémené avec nous!!!
Un matin, on vient me chercher pour transporter aux WC sur mon dos un pauvre homme, tout maigre, tout tuméfié, véritable loque humaine. Il ne peut plus se traîner tellement il a été frappé par ces brutes de tortionnaires. Incapable de prononcer un mot, de déboutonner même son pantalon! C'est Raymond Queudet, instituteur au Croisty. La vue du sang qu'il perd me remplit de frayeur et je le plains sincèrement. Il faut courir pour aller aux WC, sinon le SS de garde lâche son chien sur vos talons. Je guette donc la sentinelle et, quand je la vois occupée, je file avec Raymond Queudet sur mon dos...
Un matin, vers 5 heures, le jour se lève à peine; des hurlements se font entendre dans la cour. Des véhicules s'arrêtent. Des soldats descendent, certains blessés. D'autres, le visage en sang; d'autres enfin qu'on dirait morts. Que s'est-il passé?... La porte s'ouvre brutalement et, à coups de bottes, on nous chasse de notre paille. Nous voilà transportant, qui du matériel, qui des blessés à l'infirmerie. On ne cause pas mais on sourit: les boches ont reçu une dérouillée cette nuit!!! Lavage à grande eau ensuite: je suis affecté à une Traction sans portière, des flaques de sang partout, des impacts de balles! Ce n'est pas le moment de blaguer..."
1939-1945, de bien tristes chiffres
ces chiffres sont sans doute inférieurs à la réalité |
Ce livre se trouve à la Bibliothèque Communale de Roudouallec. Il contient de très nombreux renseignements à propos de la Résistance dans notre région, au cours de la guerre 1939-1945.L'auteur doit être remercié grandement pour tout le travail de collectage réalisé.
>>> Pour que les "photos" s'agrandissent, il faut cliquer sur elles avec la partie gauche de la souris.
1939-1945, des Réfugiés
la moisson à Kerbiguidic, Roudouallec. |
tomes 1,2,3 et 4
Liv'Editions
Carrefour du Livre
20, rue de Portz-en-Haie
56320 Le Faouët
www.liv-editions.com
>>> On pourrait penser qu'il ne s'est pas passé grand chose à Roudouallec pendant la guerre, et que nos prédécesseurs Combattants et Résistants l'ont échappé belle... comparé à ce qui s'est passé pas loin de chez nous. Eh bien ce n'est pas vrai: Roudouallec a hélas contribué aussi à allonger la liste sinistre des Victimes de la barbarie des boches.
>>> Pour celles et ceux qui ne le savaient pas encore, je puis porter à votre connaissance que la "KOMMANDANTHUR" nazie se trouvait à la maison du 49, rue Nicolas Le Grand, où habite actuellement notre chère amie Madame Rose Bordier.
>>> Nous retrouvons le regretté François Le Goff, classe 32, de Roudouallec, Stalag XVII, évadé d'Allemagne en hongrie, tué le 9 Octobre 1944 dans un maquis slovaque.
le Monument aux Morts
vue générale |
>>> La vengeance est un plat qui se mange froid, dit un dicton. Cela est "vrai" dans de nombreux domaines.Aussi ne doit-on guère s'étonner de la joie avec laquelle est accueillie en Bretagne (comme dans toute la France) la nouvelle de la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France, le 6 Août 1914: on allait montrer aux "boches", ces Teutons maudits qui nous avaient fait tant de mal et de maux au cours de la guerre de 1870, ce dont on était capable. La guerre sera courte, joyeuse et naturellement victorieuse, nous disaient les politiques... Hélas, le désenchantement va bien vite se faire sentir...
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>>> Dès l'hiver 1914 - 1915, les premiers convois de blessés sèment la consternation. Bientôt, ce seront les terribles lettres officielles annonçant la mort d'un père, d'un frère, d'un fils, voire de plusieurs membres d'une même famille.
Pour entretenir le moral des populations, tous les moyens sont bons: le défilé de prisonniers allemands comme la création de "chants de guerre", oueuvre des chansonniers ou de "bardes" bretons, dont Théodore Botrel est sans conteste le plus célèbre.
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>>> Cette Grande Guerre laissera la Bretagne terriblement meurtrie, par la perte de dizaines de milliers de jeunes gens. C'est pour leur rendre hommage que sera édifié un impressionnant Monument aux Morts à Sainte-Anne d'Auray, véritable mausolée élevé à la mémoire des 240 000 Bretons morts pour la France.
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>>> Le Monument aux Morts de Roudouallec n'a pas toujours été là où il se trouve actuellement. A l'origine, il avait été élevé sur l'actuelle Place de l'Eglise, faisant dos à la sacristie de l'église. On peut le constater en observant quelques cartes postales de ce blog. Compte tenu de l'importance et de la dangerosité de la circulation sur la route, on a transféré le Monument à l'emplacement du vieux presbytère, disparu depuis longtemps. Si l'on y prête attention, l'on peut remarquer, scellée en bas du côté droit du Monument, une petite plaque en marbre blanc sur laquelle sont gravés le nom et la localité du sculpteur dudit Monument: JONCOURT, SCULPTEUR, QUIMPER.
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>>> Y figurent les noms des jeunes gens de notre commune tués au cours de cette boucherie. On a ajouté aussi des plaques portant les noms des soldats de Roudouallec tués pendant la guerre de 1939 - 1945, et aussi durant la guerre d'Algérie.
Lorsqu'on prend le temps de lire tous ces noms, on se rend compte que certaines familles n'ont plus le moindre représentant installé à Roudouallec.
Ce Monument est là pour que l'on n'oublie jamais que bon nombre de jeunes gens de Roudouallec ont donné leurs vies pour la Libeté de la France.
le bistrot de Louise et Lerm Brocher
la 1ère maison du bistrot,actuelle propriété de Marie-Jeanne LeRoux |
A noter que feu ce bistrot, que Jean a réaménagé et où il passe sa retraite de facteur, se situe dans le département du Finistère, sur le territoire de la commune de Leuhan, près du Garage de notre ami Joël Sinquin, route de Quimper.Le terrain des sports de notre commune de Roudouallec est lui-aussi situé juste à côté, mais sur le territoire de la commune de Saint-Goazec. Tout cela pour vous dire qu'alors, l'on comprend bien pourquoi le bistrot se nommait "Café des Sports"...
Si vous êtes gentils avec Jean, alors ce n'est pas impossible qu'il vous fasse entrer chez lui et qu'il vous offre un petit verre (d'eau)... Vous tomberez en admiration devant la reconstitution à l'identique du petit bistrot de ses parents, que Jean a eu l'idée merveilleuse de concrétiser dans sa maison.