Beg-An-Hent-Bras, Roudouallec
Marie Jan et ses "petits"...
notre regrettée Marie Jan-Pennec, avec Louisette et François |
Ce jour de Juin 1997,
quelques Roudouallecoises et Roudouallecois de la Classe 7 s'étaient retrouvés
histoire de passer un bon moment autour d'une bonne table, d'échanger de bons souvenirs plus ou moins communs, de rigoler un bon coup.
"Faut bien qu'on en profite! Car on ne sait pas
de quoi demain sera fait..."
entend-t-on dire à tous les coups. C'était il y a 13 ans déjà...
Sur la photo, on reconnait:
- Mathy Piriou
(ses parents Angèle et Mathieu Piriou furent bouchers, au bourg)
- Marie-Madeleine Le Corre-Février
(Guern-An-Roue, Gourin)
- Marie-Annick Rivoal-Garnier
(La Garenne)
- François Huiban
(Kerhon, puis Gourin)
- Marie Jan-Pennec - décédée.
(Bodéfa)
- Louisette Le Goff-Conan
(Poul - Ru)
- Jean-Yves Jaffré
(bourg)
- Christian Bourhis
(rue de Bel Air)
- Henri Le Gall - décédé.
(Kerbiguidic)
...........................................................
Merci à notre ami Christian
pour nous avoir permis de revoir cette photo.
Naïg et les coups de parapluie...
par un temps si incertain!
Pourtant, Naïg 'N Dû, de Kervennec en Leuhan, Finistère, s'était mise dans l'idée de rendre visite à l'une de ses amies dont la petite maison se trouvait à quelques kilomètres de son village, sur la route menant de Roudouallec à Coray. Naïg, qui avait de la suite dans les idées, s'était dit que ce serait sans doute plus prudent d'emporter son "par'plu", au cas où la pluie se serait mise à tomber pendant sa longue marche à pied. Oui, à pied, car à cette époque de la fin des années 40 et début des 50', il était bien difficile de "trouver quelqu'un" pour vous conduire quelque part, les gens n'avaient pas de voiture comme maintenant.
Alors, on ne se posait guère de questions et on allait à pied.
Ou on n'allait pas.
Naïg marcha tranquillement en direction du penty de son amie, se demandant tout de même si celle-ci lui proposerait de "rester boire un bol de café" avec elle. L'amie de Naïg était gentille, c'est certain, mais tout de même un peu "pise", un peu avare.
Notre bonne amie de Kervennec pressa un peu le pas, craignant que la pluie
ne se mette à tomber. Certes,un parapluie est sensé protéger de la pluie,
mais on est quand même trempé sur certaines parties du corps et des habits...
Naïg passa un bon moment chez son amie, qui avait fait un petit feu de bois dans son korn-toul. Sur le trépied était posée une jolie cafetière mod'kozh bleu-clair, avec des motifs de fleurs sur les parois... Après avoir bu leur bol de café à table, les deux copines se dirent qu'elles seraient mieux à papoter assises sur une chaise,
près du feu de la cheminée....
Un moment, l'horloge de la cuisine sonna cinq coups, ou peut-être quatre seulement... On ne s'en souvient plus tellement. Naïg prit congé de son amie, la remerciant de l'avoir bien reçue, n'oublia pas de lui spécifier que son café était très bon et pas trop brûlant, et que la prochaine fois, ce serait à elle, l'amie, de venir faire un tour aussi à Kervennec, chez Naïg donc. Là-dessus, notre marcheuse se leva, dit "au revoir" à sa copine puis reprit le bord de la route, peu fréquentée par des véhicules à cette époque-là, en direction de Coray, en se disant qu'elle penserait à regarder si enfin on avait planté un petit panneau indicateur au carrefour de la grande route et du chemin menant à Kervennec.
Naïg dut ouvrir son parapluie car malheureusement il s'était mis à pleuvoir!
À Beg-An-Hent-Bras, Roudouallec, dans le bistrot-forge de ses parents Jos et Soaze Bleuzen, Marcel, joyeux célibataire à l'époque, manifesta l'envie d'aller faire un tour à Leuhan, histoire de boire un petit verre en compagnie de quelques copains finistériens. Il envisageait aussi de "faire un crochet" par un village leuhannais prendre, auprès des propriétaires, des nouvelles d'une vache
qui avait eu récemment beaucoup de difficultés à mettre bas un petit veau.
Marcel a-do-rait les animaux de la ferme.
Jos, son père forgeron, ne lui dit pas "non" lorsqu'il lui demanda s'il pouvait prendre la voiture, un belle "Rosalie" Citroën noire, pour se rendre dans la commune finistérienne voisine. Jos avait grande confiance en son fils, et inversement....
Parler de "vitesse" à cette époque-là, qui plus est au volant d'une "Rosalie", et sur une route pas vraiment entretenue comme maintenant, il n'en était pas question.
Jos savait que son fils serait des plus prudents....
Marcel traversa le bourg de Roudouallec bien doucement, s'arrêta près de l'église, chez Charles Le Bras où Milie, la femme du maître des lieux, lui pompa quelques litres d'essence pour la Rosalie, et prit la direction de Coray, en sachant fort bien qu'il lui faudrait tourner à droite, après le village de Penvern, direction Leuhan, passage obligé par le carrefour de la chapelle de Lourdes. Les tours et les détours des routes du coin n'avaient aucun secret pour Marcel.
Ce jour-là, comme les autres jours, il n'y avait pas beaucoup de "circulation" sur la route départementale. Marcel ne se pressait guère, n'ayant pas d'horaire à respecter... Il faut dire aussi qu'il était un petit peu "fier" de rouler au volant de la belle voiture de son père Jos. Il actionna le bouton des essuie-glaces car la pluie s'était mise à tomber...
À un moment donné, Marcel remarqua une silhouette humaine de petite taille, plutôt sombre, et qui marchait péniblement sur le bord droit de la route, parapluie ouvert, en direction de Coray. Sur le coup, gêné par la pluie qui s'abattait sur le pare-brise, il ne reconnut pas la personne. Il lui fallut rouler un peu plus vite et se rapprocher progressivement de cette forme humaine... C'est alors qu'il comprit qu'il s'agissait de la cousine de son père Jos Bleuzen:
Naïg N'Dû, de Kervennec en Leuhan.
Instinctivement, Marcel arrêta aussitôt sa Rosalie sur la côté de la route, dans l'intention très louable d'y faire monter sa cousine Naïg pour la ramener
à son penty de Kervennec.
Peu habituée à de telles gentillesses de la part d'Autrui, surprise, craintive, Naïg s'arrêta elle-aussi, et toisa d'un oeil aiguisé l'intrus qui venait "d'atterrir" si près d'elle... Marcel sortit aussitôt du véhicule, et les paroles (en Breton, bien sûr) qu'il adressa à sa cousine la rassurèrent immédiatement. D'un coup,
la "peur" de Naïg s'en alla, et celle-ci n'hésita pas une seconde à monter à l'arrière de la Rosalie noire du forgeron de Roudouallec Jos Bleuzen, non sans avoir
au préalable refermé son "par'plu".
Marcel avait le coeur fermier et si généreux; il ne ratait aucune, aucune occasion de "donner plus qu'un coup de main" à telle paysanne ou tel paysan du coin. D'ailleurs, ce n'est pas excessif de dire qu'il les connaissait pratiquement toutes et tous.
Évidemment, Marcel connaissait bien aussi la route pour aller à Kervennec!
Mais Naïg, vraiment pas habituée à se trouver dans une voiture à cette époque-là,
était quelque peu "perdue", désorientée, et qui plus est, gênée aussi par la pluie...
Si bien qu'elle "ne s'y retrouvait pas du tout"... Marcel nous racontera plus tard que Naïg ne reconnaissait plus ce paysage qu'elle connaissait pourtant par coeur
en temps ordinaire, et en temps de marche à pied. Ou de charrette.
Prudent, Marcel maîtrisait plus que bien le véhicule paternel.
Bien calée à l'arrière, Naïg bavardait et bavardait encore avec son cousin chauffeur. Naïg avait toujours une bonne histoire à raconter, histoire qui finissait toujours par un gros éclat de rire.... Le "voyage" semblait se passer sans anicroche.
Pourtant, Marcel se rendit bien vite compte que sa cousine devenait de plus en plus nerveuse, regardant derrière, regardant devant, vers la droite, vers la gauche... Et que des mots de colère sortaient de plus en plus de sa bouche....
Inquiet, Marcel demanda à Naïg ce qui se passait "avec elle"...
Notre chauffeur avait à peine fini sa phrase
qu'il commença à recevoir une volée de coups de parapluie sur la tête!!!
Naïg, ne tenant plus sur le siège arrière de la Rosalie, s'était brusquement mise
à asséner moult coups de "par'plu" au pauvre Marcel,
qui ne comprenait rien de rien à ce qui lui arrivait,
ni pourquoi sa cousine le battait ainsi....
Il stoppa aussitôt la voiture sur le côté de la route, toujours bastonné par Naïg N'Dû!
Marcel réussit quand même à maîtriser sa cousine, énervée au possible,
les yeux tout rouges de colère!
Marcel n'en crut pas ses oreilles lorsque Naïg lui adressa la parole:
ne reconnaissant plus son "paysage" habituel
parce qu'elle était dans une voiture
et qu'en plus, il pleuvait,
Naïg s'était mis dans la tête
que Marcel avait volontairement dépassé la route de Kervennec
pour amener Naïg dans un endroit "discret"
dans le but malpropre d' "abuser d'elle"!!!!!!!!!!!!
Marcel resta "coi" un long moment....
Ce n'était pas possible tout de même
qu'on puisse penser des choses pareilles
à son sujet!!!!
La pluie s'était calmée... Naïg aussi...
Et Marcel se calma aussi!!!
Le fils du forgeron alors put expliquer, montrer, faire comprendre à Naïg
qu'ils n'étaient pas encore arrivés à niveau de la route vers Kervennec,
qu'elle avait confondu "sa" route avec un toul-karr de champ,
et que ceci... et que cela...
Parce qu'elle était loin d'être "bête",
Naïg comprit aussitôt
et se confondit en excuses vis-à-vis de Marcel...
Parce qu'il était généreux et tellement gentil,
Marcel n'en voulut pas un seul instant
à sa cousine Naïg de l'avoir bastonné ainsi!!!
Jusqu'au bout de leurs vies, Naïg, Marcel et les autres
sont restés les meilleurs amis du Monde.
...............................................................................................................
P.S. Les faits et les personnages de cette narration ont réellement existé: mon frère Marcel, Naïg N'Du notre cousine, la Rosalie de
notre papa Jos Bleuzen, les coups de parapluie, etc... Mon regretté frère Marcel rigolait tellement lorsqu'il racontait cette histoire à son entourage!!! Et en Breton, en plus!!! C'était un grand moment de joie
de l'écouter!!! JB
un message de Monsieur Belleguic
Après le décès de son mari, Hélène Guillou reviendra avec ses deux jeunes fils vivre à Roudouallec. Les deux fils migreront aux U.S.A., où ils sont décédés. Jean est décédé il y a déjà plusieurs années. Et Marcel, lui, a été "un personnage!"
Après le décès de sa première femme, il était revenu en Bretagne pour s'y trouver une deuxième épouse ....... qu'il enterrera également. Après le décès de son fils en Floride, il voulait finir ses jours en Bretagne. Il quitte donc sa fille et vient s'installer chez une de ses belles-filles à Quimper. Mais Marcel ne se trouvait bien nulle part! Il repart chez sa fille à New-York, où il est donc décédé à l'âge de 96 ans. Il faut dire que physiquement, Marcel ne les faisait pas, ses 96 ans! (Ma mère, Mme Belleguic, et Marcel Le Bris, étaient cousins).
les tricoteuses du bourg...
Cette photo nous a été transmise l'autre jour par Marie-Claire Péron-Mahé, que les Roudouallecois sexagénaires n'ont pas oubliée... Cela nous permet de revoir les visages de personnes que nous avons côtoyées jadis, que nous avons bien connues, et aussi aimées.
Hier, nous sommes allés frapper à la porte de notre amie Marie Breut-Le Goff, face au bar-restaurant "l'Octroi", pour connaître de manière certaine les noms des quatre dames tricoteuses de la photo... Marie, qui a de la mémoire, a rapidement trouvé les noms de Angèle Piriou, ancienne bouchère-charcutière (celui-là, nous l'avions aussi trouvé tout de suite!!!), de Nana Scialler-Péron (qui tenait son bistrot contigu à l'actuel "Octroi" * et grand-mère de Marie-Claire), de Phine Poulichet (Phine Botaouer...).
Oui mais notre chère Marie a séché pour ce qui concerne le nom de la 4ème dame en blouse noire, à gauche de la photo! Impossible, pour Marie, de mettre un nom sur ce visage!... En sortant de chez Marie, nous nous sommes dits que la maison de Mimi Gestin-Rospars étant tout à côté, ce serait une bonne idée que d'aller demander son avis à Mimi, qui elle-aussi a une mémoire grande comme ça!... Mimi nous a fait asseoir dans sa cuisine; nous lui avons montré la photo et, après quelques hésitations, a fini par mettre un nom sur le visage de la dame "inconnue": Marie Henry-Le Moal, la mère de notre compatriote ancien marchand de chaussures et crêpier Jean Le Moal.
Bien content d'avoir pu attribuer un nom aux quatre dames de chez nous, nous avons remercié Mimi et nous nous sommes redirigés vers la voiture garée route du cimetière. Marie étant devant sa maison, sur le trottoir, au moment où nous passions, nous nous sommes arrêtés et avons montré le "fruit" de notre passage chez Mimi... Et ô surprise!!! Marie nous a dit:
"Ah non alors!!! c'est pas Marie Héré!!! Non, c'est pas elle!!! Sûrement pas! J'avais bien pensé à elle tout-à-l'heure, mais elle ne lui ressemble pas!"
Bon! nous sommes-nous dits... On repart à zéro, alors. Peut-être que certaines personnes qui nous font le plaisir de regarder ce blog, connaissent la réponse? Nous serions bien contents alors de pouvoir publier le nom...
1. ....................?
2. Phine Poulichet.
3. Nana Scialler-Péron.
4. Angèle Piriou.
la tricoteuse en blouse noire: on a trouvé son nom!
Sur cette photo figurent quatre dames qui ont été des "figures" de notre commune naguère: Angèle Piriou, Nana Scialler-Péron, Phine Poulichet. Par contre, malgré plusieurs demandes de renseignements auprès de quatre personnes ayant beaucoup de mémoire, il ne nous avait pas été possible de "mettre un nom" sur le visage de la quatrième dame... Jusqu'à ce soir, où Roger Bernard a, de manière certaine et définitive, reconnu la dame et donc éclairé notre lanterne:la dame en blouse noire s'appelle Joséphine Le Guillou "Phine Guillou", ou encore Madame Bernard, épouse de Jacques Bernard dit "Jakez Ru" (Jacques le rouge, compte tenu de ses idées "politiques...). Leur habitation se trouvait à Goarem-Volez, route de Quimper, entre chez Jean Le Brocher et chez Yvette Quiniou-Hélias.
Phine Guillou-Bernard et Jakez étaient les grands-parents paternels de notre ami Roger Bernard. C'est dire si Roger est sûr de son fait !
Il convient également de préciser dans ce présent article que Joséphine est la grand-mère de Madame Danielle Lebas, qui a bien fait de nous rappeler à l'ordre...
Néanmoins, le nom marital de Madame Danielle Lebas n'a pas de parenté avec la famille Lebas qui tenait commerce dans une grande bâtisse située entre l'ancienne boucherie Caurant et le pont près du terrain des sports. Il s'agissait alors d'un magasin de vêtements et de linge de maison, tenu par Françoise Lebas, puis par Marie Lebas, sa nièce. On n'a pas oublié non plus que Marie Lebas avait pour soeur Soizig Lebas, qui fut l'épouse dévouée de Jean Le Guillou, un homme d'une extrême gentillesse. Cette grande bâtisse, où se trouvait jadis le magasin de Françoise Lebas, est toujours, en 2010, une propriété Lebas: Madame Annick Mattéi (Lebas, de son nom de jeune fille) et son époux viennent y séjourner fréquemment et périodiquement.
Voilà donc une énigme classée, grâce à la solidarité existant entre les internautes. Quant à nous, il va de soi que nous remercions chaleureusement l'ami Roger pour nous avoir transmis la nouvelle. Et bien entendu, nous informerons les précédentes personnes que nous avions contactées pour nos recherches. C'est bien la moindre des choses.