Beg-An-Hent-Bras, Roudouallec
le nécessaire de la parfaite lavandière.
les draps vont bouillir deux heures durant... |
Personnellement, j'ai une pensée émue pour deux lavandières qui ont lavé le linge de notre famille jadis, car Maman n'avait pas le temps de le faire elle-même, et qu'à ce moment-là, nous n'avions pas encore de machine à laver le linge:
Marie-Amice Josse et Marie Le Grand.
..............................
C'est dans la brouette de la maison, la brouette "propre", que l'on transportait toutes les choses pour le lavoir. L'autre brouette, si l'on était dans une ferme, c'était celle qu'utilisait le fermier, par exemple pour porter du fumier ou d'autres matières sales vers le tas de fumier...
La femme de la maison veillait à ce que rien ne manque dans sa brouette:
- la lessiveuse, bien sûr...
- le bois pour faire le feu.
- un peu de paille ou des chiffons,
pour se caler les genoux dans la caisse.
- la caisse en bois elle-même:voch kannerez
- le linge sale dans le "kochinell"...
- un trépied
- le battoir
- le savon (remplacé par la lessive, plus tard)
- et puis tout le reste...
Une fois, ma Tante Anna Bleuzen était tombée dans l'eau du lavoir de Roudouallec, en voulant essayer de rattraper son savon de Marseille qui lui avait glissé des mains...
PS: le pannier à linge était fabriqué avec du "coat kochinell", c'est-à-dire des tiges de bourdaine qui poussent sur nos talus et dans les bois.
.......................................
La préparation de la lessiveuse.
C'était tout un art!
- au fond, on mettait du savon; et plus tard, de la lessive en poudre.
- puis on plaçait une sorte de grille cylindrique surmontée d'un tube central, au bout duquel se trouvait la pomme d'arrosage.
- chaque pièce de linge "blanc" était rapidement repassée à l'eau, bouchonnée sur la pierre, tordue, battue parfois pour évacuer l'eau sale.
Puis ressavonnée légèrement et placée dans la lessiveuse tout autour du tube central.
- la lessiveuse était alors posée sur le trépied, avec l'aide des "collègues lavandières"... En matière de trépied, il s'agissait, au début, de trois grosses pierres judicieusement disposées dans le feu de bois, équilibre oblige...
Puis les trépieds en fer sont arrivés; Papa en a fabriqué beaucoup, je m'en souviens fort bien, et j'en conserve un précieusement à la maison.
- le feu était allumé et alimenté régulièrement.
- Et puis c'était alors des moments "magiques": on entendait l'eau chargée de savon ou de lessive remonter par le tube central et arroser le linge du dessous...
Le temps que cette eau imprègne le linge
et redescende au fond de la lessiveuse...un autre jet reprenait... et ainsi de suite pendant une bonne demi-heure.
On sentait alors cette si bonne odeur de la grande lessive, et on avait hâte de voir le résultat final!
Marie-Amice Josse et Marie Le Grand.
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C'est dans la brouette de la maison, la brouette "propre", que l'on transportait toutes les choses pour le lavoir. L'autre brouette, si l'on était dans une ferme, c'était celle qu'utilisait le fermier, par exemple pour porter du fumier ou d'autres matières sales vers le tas de fumier...
La femme de la maison veillait à ce que rien ne manque dans sa brouette:
- la lessiveuse, bien sûr...
- le bois pour faire le feu.
- un peu de paille ou des chiffons,
pour se caler les genoux dans la caisse.
- la caisse en bois elle-même:voch kannerez
- le linge sale dans le "kochinell"...
- un trépied
- le battoir
- le savon (remplacé par la lessive, plus tard)
- et puis tout le reste...
Une fois, ma Tante Anna Bleuzen était tombée dans l'eau du lavoir de Roudouallec, en voulant essayer de rattraper son savon de Marseille qui lui avait glissé des mains...
PS: le pannier à linge était fabriqué avec du "coat kochinell", c'est-à-dire des tiges de bourdaine qui poussent sur nos talus et dans les bois.
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La préparation de la lessiveuse.
C'était tout un art!
- au fond, on mettait du savon; et plus tard, de la lessive en poudre.
- puis on plaçait une sorte de grille cylindrique surmontée d'un tube central, au bout duquel se trouvait la pomme d'arrosage.
- chaque pièce de linge "blanc" était rapidement repassée à l'eau, bouchonnée sur la pierre, tordue, battue parfois pour évacuer l'eau sale.
Puis ressavonnée légèrement et placée dans la lessiveuse tout autour du tube central.
- la lessiveuse était alors posée sur le trépied, avec l'aide des "collègues lavandières"... En matière de trépied, il s'agissait, au début, de trois grosses pierres judicieusement disposées dans le feu de bois, équilibre oblige...
Puis les trépieds en fer sont arrivés; Papa en a fabriqué beaucoup, je m'en souviens fort bien, et j'en conserve un précieusement à la maison.
- le feu était allumé et alimenté régulièrement.
- Et puis c'était alors des moments "magiques": on entendait l'eau chargée de savon ou de lessive remonter par le tube central et arroser le linge du dessous...
Le temps que cette eau imprègne le linge
et redescende au fond de la lessiveuse...un autre jet reprenait... et ainsi de suite pendant une bonne demi-heure.
On sentait alors cette si bonne odeur de la grande lessive, et on avait hâte de voir le résultat final!
notre regretté LAVOIR du Trépas.
La photo a été prise en Mai 1999. |
Était-il si laid?
Était-ce indispensable de le détruire?
En avaient-ils le droit moral et patrimonial?
Ne pouvait-on pas le rénover le plus "à l'identique" possible?
N'était-il pas crédible de bâtir la Résidence Ker Isole parallèlement à l'Allée des Montagnes Noires, plutôt que face à la route du Cimetière
(rue Jean-Pierre Bénéat), de la construire un peu plus dans le champ communal longeant cette allée, ce qui aurait "éloigné" ladite résidence et le lavoir, qui aurait permis de créer une sorte de talus, de haie ou autre séparation verte entre Ker Isole et le lavoir?
Et de rassembler ainsi de bonnes conditions pour la rénovation du lavoir ainsi que son aménagement, d'en faire un lieu de promenade, de halte et de repos?
Et surtout de conserver un élément important du Patrimoine de notre commune de Roudouallec!
Certes, les bassins sont toujours là! Mais il n'est qu'à regarder ce qu'il y a dedans....... une eau sale, saumâtre, négligée. Quel gâchis!
Il est vrai que la table en bois et les bancs, placés à côté, sont agréables; mais cela n'occulte pas la beauté très relative du reste.
Nombreux pourtant sont les souvenirs et les anecdotes à propos de ce lavoir! Personnellement, je me rappele que ma chère Tante
Anna Bleuzen était tombée dedans un jour,
alors qu'elle faisait sa lessive!!!
Et puis les filles et les garçons s'y rencontraient...
J'en ai vraiment gros sur le coeur de ne plus pouvoir côtoyer
notre ancien lavoir communal.
Était-ce indispensable de le détruire?
En avaient-ils le droit moral et patrimonial?
Ne pouvait-on pas le rénover le plus "à l'identique" possible?
N'était-il pas crédible de bâtir la Résidence Ker Isole parallèlement à l'Allée des Montagnes Noires, plutôt que face à la route du Cimetière
(rue Jean-Pierre Bénéat), de la construire un peu plus dans le champ communal longeant cette allée, ce qui aurait "éloigné" ladite résidence et le lavoir, qui aurait permis de créer une sorte de talus, de haie ou autre séparation verte entre Ker Isole et le lavoir?
Et de rassembler ainsi de bonnes conditions pour la rénovation du lavoir ainsi que son aménagement, d'en faire un lieu de promenade, de halte et de repos?
Et surtout de conserver un élément important du Patrimoine de notre commune de Roudouallec!
Certes, les bassins sont toujours là! Mais il n'est qu'à regarder ce qu'il y a dedans....... une eau sale, saumâtre, négligée. Quel gâchis!
Il est vrai que la table en bois et les bancs, placés à côté, sont agréables; mais cela n'occulte pas la beauté très relative du reste.
Nombreux pourtant sont les souvenirs et les anecdotes à propos de ce lavoir! Personnellement, je me rappele que ma chère Tante
Anna Bleuzen était tombée dedans un jour,
alors qu'elle faisait sa lessive!!!
Et puis les filles et les garçons s'y rencontraient...
J'en ai vraiment gros sur le coeur de ne plus pouvoir côtoyer
notre ancien lavoir communal.
la fontaine de Saint-Vennec.
Les témoignages que voici, ont été recueillis auprès de Madame Françoise Hervé et de Madame Louise Conan.
(livre se trouvant à la Bibliothèque de Roudouallec)
La fontaine de Saint-Vennec, au village de Kerhon, coulait tout le temps. Elle n'était jamais à sec. Son eau était bonne. Les gens venaient en chercher dans des pots en grès pour la consommation familiale. Certains venaient même de très loin.
Elle avait aussi la réputation de guérir les maux d'estomac et de ventre. Un jour, une dame de Paris y vint avec son enfant malade. Elle le baigna dans la fontaine et l'enfant fut guéri. Certaines mamans y trempaient la chemise de leur enfant pour le guérir du mal de ventre.
En 1914, un Italien, Jean Sodo, cimentier, reconstitua cette fontaine avec quelques pierres de la chapelle qui se trouvait plus haut. Celle-ci n'existe plus.
Isidore Jaouen creusa un tronc d'arbre et le transforma en coffre.. Il en détenanit les clés. Le tronc fut installé près de la fontaine pour recueillir les offrandes des visiteurs. Une fois l'an, l'argent était remis au curé de la paroisse. Les enfants jouaient sur ce tronc.
Plus bas que la fontaine, au village de Kerhon-Ven, il y avait trois maisons et un lavoir. Dans ce village, quand une femme allait faire sa lessive, les autres y allaient aussi pour pouvoir discuter. Les hommes aidaient au transport du linge et du matériel nécessaire.
Sur le bord du lavoir, chaque femme avait son "pont", ou pierre, où elle entassait son linge lavé. Elle le mettait ensuite à sécher en l'étalant sur la lande. Il était plus léger pour rentrer à la maison.
Plus bas se trouvait une autre fontaine, où les bêtes allaient boire.
(livre se trouvant à la Bibliothèque de Roudouallec)
La fontaine de Saint-Vennec, au village de Kerhon, coulait tout le temps. Elle n'était jamais à sec. Son eau était bonne. Les gens venaient en chercher dans des pots en grès pour la consommation familiale. Certains venaient même de très loin.
Elle avait aussi la réputation de guérir les maux d'estomac et de ventre. Un jour, une dame de Paris y vint avec son enfant malade. Elle le baigna dans la fontaine et l'enfant fut guéri. Certaines mamans y trempaient la chemise de leur enfant pour le guérir du mal de ventre.
En 1914, un Italien, Jean Sodo, cimentier, reconstitua cette fontaine avec quelques pierres de la chapelle qui se trouvait plus haut. Celle-ci n'existe plus.
Isidore Jaouen creusa un tronc d'arbre et le transforma en coffre.. Il en détenanit les clés. Le tronc fut installé près de la fontaine pour recueillir les offrandes des visiteurs. Une fois l'an, l'argent était remis au curé de la paroisse. Les enfants jouaient sur ce tronc.
Plus bas que la fontaine, au village de Kerhon-Ven, il y avait trois maisons et un lavoir. Dans ce village, quand une femme allait faire sa lessive, les autres y allaient aussi pour pouvoir discuter. Les hommes aidaient au transport du linge et du matériel nécessaire.
Sur le bord du lavoir, chaque femme avait son "pont", ou pierre, où elle entassait son linge lavé. Elle le mettait ensuite à sécher en l'étalant sur la lande. Il était plus léger pour rentrer à la maison.
Plus bas se trouvait une autre fontaine, où les bêtes allaient boire.
la Fontaine de St-Vennec en Juillet 2008.
Ces photos ont été prises ce dimanche 27 juillet 2008 par une belle après-midi ensoleillée, au village de Kerhon, en notre commune de Roudouallec. Leur raison d'être, à ces photos, c'est la possibilité de pouvoir comparer l'état ACTUEL de la fontaine avec ce à quoi elle ressemblait JADIS... Ici, il convient de revoir un précédent article consacré à la même fontaine, contenant une magnifique
photo ancienne.
La fontaine était beaucoup plus belle AVANT, que maintenant. Il est fort regrettable que l'on ait laissé ce joli petit monument
se dégrader ainsi !
Le côté " facilitation du travail de l'agriculteur" l'a visiblement emporté sur le côté "protection du Patrimoine local et de l'Environnement" !
Quelques efforts peu coûteux auraient pourtant suffi à l'époque, et aussi maintenant, à conserver au mieux la beauté de
la Fontaine de St-Vennec.
photo ancienne.
La fontaine était beaucoup plus belle AVANT, que maintenant. Il est fort regrettable que l'on ait laissé ce joli petit monument
se dégrader ainsi !
Le côté " facilitation du travail de l'agriculteur" l'a visiblement emporté sur le côté "protection du Patrimoine local et de l'Environnement" !
Quelques efforts peu coûteux auraient pourtant suffi à l'époque, et aussi maintenant, à conserver au mieux la beauté de
la Fontaine de St-Vennec.
la fontaine du Moustoir.
une partie de la mare, alimentée par la fontaine du Moustoir. |
Titine se souvient . . .
(dans un livre de la bibliothèque de Roudouallec)
Située sur un commun, cette fontaine servait d'abreuvoir aux animaux des agriculteurs du village.
Par ce fait même, les bêtes y broutaient et le site était entretenu.
Les femmes lavaient leur linge dans un petit lavoir situé plus bas que la fontaine.
Personne ne se souvient avoir vu cette fontaine tarir, sauf cette année 2003.
Suite à l'arrivée de l'eau courante et des machines à laver, le site n'était plus utilisé. Les ronces et les arbres avaient tout envahi.
En 1996, après 40 ans d'oubli, les habitants du quartier, tous ensemble, ont défriché et paysagé ce commun, et créé un plan d'eau. Actuellement, chaque année, les fêtes du quartier se déroulent sur ce site revalorisé.
(dans un livre de la bibliothèque de Roudouallec)
Située sur un commun, cette fontaine servait d'abreuvoir aux animaux des agriculteurs du village.
Par ce fait même, les bêtes y broutaient et le site était entretenu.
Les femmes lavaient leur linge dans un petit lavoir situé plus bas que la fontaine.
Personne ne se souvient avoir vu cette fontaine tarir, sauf cette année 2003.
Suite à l'arrivée de l'eau courante et des machines à laver, le site n'était plus utilisé. Les ronces et les arbres avaient tout envahi.
En 1996, après 40 ans d'oubli, les habitants du quartier, tous ensemble, ont défriché et paysagé ce commun, et créé un plan d'eau. Actuellement, chaque année, les fêtes du quartier se déroulent sur ce site revalorisé.